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Témoignage d'un sophrologue confiné

April 14, 2020 Fritznel
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Témoignage d'un sophrologue confiné

Nous voilà le 14 avril.

Hier soir nous apprenions que le confinement serait prolongé de quelques semaines. Les semaines passent à la fois vite et très lentement, c’est sans doute le paradoxe de notre situation de semi-liberté.

Fritznel Guerrier pendant le confinement

STUPÉFACTION
Il y a un mois, jour pour jour, notre Président décidait la fermeture des lieux publics. Je me souviens très bien de ma première réaction : la stupéfaction. Quelques jours encore avant nous vivions « normalement » avec comme seule consigne les gestes barrières pour éviter la propagation du virus, que nous appelions entre nous « une vulgaire grippette ».
Bien que conscient de la présence de ce virus, j’étais à l’époque loin d’imaginer la crise sanitaire et l’ampleur de la bataille que nous devrions bientôt tous mener.

PEUR
Une fois la stupéfaction passée, c’est la peur qui est venu m’assaillir. Fermer ? Là tout de suite ? Je vous l’avoue sans honte aucune, j’ai eu peur pour la pérennité de mon activité. Fermer pour les indépendants que nous sommes signifiait plus aucune recette et donc à plus ou moyen terme une possible faillite. Mon activité c’est une de mes plus grandes fiertés, ma passion et comme mon 3e bébé. Après l’impact des gilets jaunes, de la grève des transports à Paris, c’est un 3e coup dur à encaisser.

Il a fallu gérer cet ensemble d’émotion qui suivirent l’annonce du confinement, comme vous tous je pense. Certains vont sans doute penser « facile de gérer ses émotions pour un sophrologue » . Je vous rassure, pas du tout ! Il a fallu que je m’adapte comme tout le monde à cette situation inédite.

LACHÉ PRISE
Deux choses m’ont aidé à relativiser et à faire redescendre ce trop-plein d’émotion : la conscience que ma situation était loin d’être la pire et son côté incontrôlable. Après quelques exercices de respiration au calme (et oui quand même !) j’ai commencé à lâcher prise : le seul geste que nous pouvions faire pour aider et contribuer à la fin de cette pandémie c’est de RESTER CHEZ NOUS. Ce n’est pas si compliqué finalement, beaucoup moins que toutes les professions qui vont au front, pour justement assurer notre santé et notre survie (caissiers, éboueurs, personnel de santé…et j’en oublie plein d’autres). L’aspect financier et la survie de mon entreprise sont devenus secondaires par rapport à la santé de mes enfants, de ma famille et de tous les gens que j’aime. Je me fais confiance, je saurai rebondir.

CHANGEMENT
Humainement, les choses ne furent pas simples non plus. La fermeture de mon cabinet s’est accompagnée de l’arrêt de mon activité d’entraineur de basket. Pour ceux qui me connaissent c’est également un coup dur, le basket a toujours eu une place très importante dans ma vie, je n’ai jamais eu de pause avec ce sport et ce depuis plus de 25 ans maintenant. Cela peut paraitre dérisoire mais passer d’une vie très active, avec beaucoup de déplacement, peu de temps pour la vie familiale, à une vie confinée, sans travail et sans basket m’a exigé un temps d’adaptation certain. Aussi bien pour moi que pour ma femme et mes enfants d’ailleurs. Chacun doit retrouver sa place, rester dans le groupe tout en s’épanouissant individuellement. C’est toutes nos zones de confort qui sont chamboulées : tout un programme pour moi le fan du développement personnel !

ACTION
Une fois la peur acceptée et l’organisation familiale retrouvée, place à l'action. La chance que j’ai c’est que je peux continuer d’accompagner mes clients via la visio conférence (image + vidéo). C’est une possibilité que j’offrais depuis 2 ans déjà mais qui s’avère essentiel en ces temps de confinement. Les clients s’adaptent très bien à la situation et je les en remercie, ils sont même très impliqués et me conseillent de nouveaux outils de visio, après Skype et Whatsapp me voici en train d’utiliser Zoom.

La sophrologie est une pratique qui se fait sans aucun « touché », elle est donc tout à fait adaptée aux séances en ligne, à distance. La seule contrainte que je vois en ces temps de confinement c’est la possibilité que les gens ont de s’isoler, dans un endroit calme où ils pourront travailler sur eux-mêmes sans risque d’être dérangé. Ce n’est pas chose aisée en région parisienne, où beaucoup d’entre nous vivons en appartement, avec des surfaces réduites. Pour y remédier j’ai logiquement modifié mon amplitude horaire. Les séances le soir à 20h ou 21h une fois les enfants couchés sont possibles. J’ai moi-même deux enfants en bas âge et je comprends parfaitement les contraintes que cela impose.

CONCLUSION
Pour finir sur une note positive, je pense sincèrement que cette crise a bouleversé toutes mes certitudes, replacé clairement mes priorités aussi bien professionnelles que familiales.

D’un point de vue plus global et sans oublier que la situation aura également des impacts très compliqués pour bon nombre d’entre nous, j’ai envie de croire qu’elle aura aussi des impacts positifs sur notre rapport à la vie, à la nature et l’environnement. A ce sujet je vous partage ma dernière chanson coup de cœur, un texte très bien tourné de Grands Corps Malade, qui reflète très bien ma pensée sur cette crise et sur ce que nous en ferons.

Fritznel Guerrier
Sophrologue certifié RNCP et Préparateur mental


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