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Préparation mentale pentathlon

July 5, 2018 Fritznel
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#pentathlon #préparation mentale

Portrait de Clémence Reboisson - Pentathlon moderne

Championne de france en 2013 et 2014
21ème au rang mondial et au rang de qualification pour les jeux olympique de la jeunesse.

La préparation mentale chez les sportifs est toute aussi importante que la préparation physique ou technique. De nombreux outils peuvent être utilisés afin de "muscler" notre mental : sophrologie, visualisation, PNL... La France a pris du retard, mais depuis quelques années, les mentalités changent et les sportifs de haut niveau bénéficient de plus en plus de l'aide d'un préparateur mental.

Aujourd'hui nous allons parler de l’importance du mental dans l’athlétisme et plus particulièrement en Pentathlon avec le portrait de Clémence Reboisson.

Le pentathlon est un sport qui comporte 5 disciplines : la natation, la course à pied, le tir, l’escrime et l’équitation. C’est un sport très compliqué car en une seule journée il faut allier précision, vitesse, technique, maîtrise et endurance. Clémence Reboisson est une jeune sportive de haut niveau, avec qui j’ai la chance de travailler. Routines, gestion du trac, parcours professionnel…elle a accepté de répondre à toutes mes questions.

Bonne lecture…


Clémence Reboisson Natation

Nom, prénom,âge.
Je m’appelle clémence Reboisson j’ai 17 ans et je pratique le pentathlon moderne.

À quel âge as-tu commencé et pourquoi avoir choisi le Pentathlon moderne?
J’ai commencé le sport à l’âge de 3 ans avec la natation puis à 6 ans je suis passée au triathlon et enfin à 10 ans j’ai commencé le pentathlon. Au début c’est ma sœur qui a pratiqué ce sport, puis après l’avoir vu sur une compétition je me suis dit que moi aussi je voulait faire ça. Après 10 ans de pratique je pourrais dire que j’ai choisis le pentathlon pour sortir du quotidien et repousser mes limites sur chaque discipline.

Peux-tu nous expliquer cette discipline, très peu connu du grand public et pourtant si exigeante d’un point de vue physique et mental ?
Comme cela a été expliqué précédemment le pentathlon regroupe 5 disciplines, ce sport a été crée par pierre de Coubertin dans le but de former le soldat parfait c’est pourquoi il concentre des aptitudes physiques et mentales. Tout d’abord la natation une épreuve de 200 mètres chronométré qui demande de la vitesse et une certaine forme d’endurance à la fois. En escrime on rencontre toutes ses adversaires en une seule touche (1 minute) ce qui demande de l’explosivité sur du long terme car l’escrime peut durer entre 2 et 4 heures. L’épreuve d’équitation est un parcours de 12 obstacles avec un cheval tiré au sort que l’on connaît 20 minutes avant l’épreuve ce qui fait appel a une technique conciliée à une grande confiance en ses capacités. Enfin l’épreuve de combiné avec le tir et la course, surement l’épreuve la plus antagoniste car il faut du calme pour le tir afin de ne pas perdre de temps, et de la vitesse pour la course. Il s’agit d’un 4x800 mètres avec des séquences de tir entre les périodes de course. La course est elle aussi difficile à gérer car il ne faut pas être trop fatigué pour tirer, tout en cherchant à distancer ses adversaires. Enfin il faut maitriser ses efforts tout au long de la journée en restant concentré. Avec parfois des phases de qualification puis une finale.  

Peux-tu nous résumer ton parcours et ton palmarès ?
J’ai donc commencé à 10 ans, âge où j’ai aussi fait mes premiers championnats de France, mais il m’a fallu deux ans avant de gagner mon premier titre de championne de France ; c’était en 2013 et j’ai réitéré en 2014. Ensuite malgré les blessures je suis rentré en equipe de France en 2016 après avoir établit le record national dans ma catégorie. J’ai donc participé à mes premiers championnats d’Europe où j’ai terminé 32ème en individuel. Entre temps j’avais fait une procédure d’admission pour un pôle France avant de me rendre compte que ce n’était pas la voie que je voulais poursuivre. En mars dernier j’ai encore une fois intégré l’équipe de France ce qui m’a permis de participer aux championnats d’Europe où j’ai terminé 16ème en individuel et 3ème par équipe et aux championnats du monde où j’ai fini avec une 28ème place en individuel et une 4ème  place par équipe. De plus je suis actuellement 21ème au rang mondial et au rang de qualification pour les jeux olympique de la jeunesse.

Clémence Reboisson EscrimeAs-tu rencontré des difficultés au sein de ta carrière ? Au point de vouloir tout stopper ?
Je n’ai jamais rencontré de grandes difficultés … bien évidemment l’envie d’arrêter m’a déjà traversé l’esprit et même à plusieurs reprises. Notamment après de grosses blessures lorsque je sentais que revenir à mon niveau serait difficile et donc je préférais abandonner plutôt que d’être déçue. Il y a aussi eu des périodes où scolairement et sportivement je ressentais une trop forte pression et donc j’avais envie de tout arrêter afin de pouvoir souffler car j’avais l’impression qu’on m’en demandais trop, plus que ce que je pouvais fournir.

Comment te prépares-tu avant un championnat ou une compétition? As-tu des routines ou des rituels avant chaque rencontre ?
Avant les compétitions, il y a la préparation au niveau de l’entraînement que je laisse à la charge de mes entraîneurs et ma propre préparation qui concerne ma gestion des émotions, comment je vais aborder la compétitions, quels sont les objectifs à atteindre...

Tout d’abord j’ai tendance à visualiser les événements en les idéalisant et en me disant « voilà comment je voudrais que ça se passe » afin de tout contrôler car cela me rassure même si avec le temps et les séances j’ai compris que cela ne faisait que rajouter du stress au stress car il y a toujours des imprévus. Ensuite j’ai aussi quelques rituels. Je prépare mon sac environ 4 à 5 jours avant la compétition afin d’être sûre que toutes les affaires que je souhaite emporter soient propres. A cela s’ajoute les objets spécifiques sans lesquels j’imagine que la compétition est ratée, chez moi il s’agit d’une écharpe (dite porte bonheur), d’une gourde en particulier et d’une peluche.

Cela sert plutôt pour la gestion de l’excitation à l’approche de la compétition. Enfin je fixe mes objectifs que ce soit en terme de performance avec la réalisation d’un score sur une épreuve en particulier car je sens que j’ai bien progresser à l’entrainement ou de points pour décrocher une  qualification et pour cela il m’arrive d’étudier les capacités de mes adversaires au préalable afin de savoir sur quelle épreuve je vais pouvoir me démarquer.

As-tu déjà eu ce qu’on appelle le trac ? Et si oui comment cela se manifeste-il ?
Oui j’ai déjà eu le trac et pas qu’une fois ! Chaque compétition est l’occasion d’un nouveau stress pour moi. Certaines personnes parlent du bon et du mauvais stress, et je le constate au fil du temps. En effet mon mauvais stress se manifeste par une gorge serrée, du mal à manger et à dormir, des idées plutôt négatives et la peur d’échouer et de me décevoir. Face à cela il y a mon bon stress celui qui me donne la boule au ventre, l’envie de foncer dans la compétition parce que je me sens prête, je  sais que désormais c’est mon moment, j’ai envie de tout donner parce que je me suis entraîné pour ça et je suis fière de moi parce que j’ai confiance en moi.

Comment arrives-tu à gérer ton stress lors des grands évènements : finales, tournois de qualification…
Jusqu’à cette année je ne gérais pas vraiment mon stress je le laissais s’emparer de moi et je faisais comme je pouvais. Puis à force qu’il dégrade mes performances j’ai décidé de réagir et donc de consulter. Désormais je met en place des techniques de respiration, afin de canaliser mes émotions qui me prennent beaucoup d’énergie lorsque je les laissent s’exprimer. J’apprends aussi à reprendre confiance en moi et à augmenter mon estime de moi notamment grâce à des phrases clés que je me répète avant et pendant chaque compétition. Je cherche aussi à voir dans chaque défaite l’aspect formateur de celle-ci et à relativiser les choses car l’avantage dans le pentathlon c’est que l’on échoue rarement dans 5 épreuves d’un coup. Je me remémore aussi à chaque fois le chemin parcouru afin de ne pas me sentir nulle et constater que j’ai déjà été capable de mieux et que donc je pourrais le refaire.

Ton meilleur moment professionnel ?
Mon meilleur moment a été ma première victoire sur un championnat de France j’avais tout juste 13 ans. On était sur l’épreuve de combiné et donc le dernier tir arrive, je fais un sans faute et repars première sur le dernier tour de course. Je savais à ce moment là que je serais championne de France car rien ne pouvait m’arrêter et sur le parcours j’ai croiser ma mère qui souriait et je comprenais davantage que j’étais championne de France. A l’arrivée, mes trois sœur m’attendaient et j’étais vraiment heureuse parce que je faisait quelque chose que j’aime entourée des gens que j’aime.

Le pire ?
Mon pire moment c’était le 19 avril 2015 je me suis fait une assez grosse entorse sur une compétition nationale alors que je venais pour me qualifier aux championnats d’Europe. C’était une énorme déception pour moi je ne comprenais pas pourquoi cela m’arrivait, mes espoirs étaient brisés. Il m’a fallu du temps pour guérir et je n’ai pas pu finir ma saison correctement.

La préparation mentale pour les sportifs est-elle selon toi légitime, et en quoi ?
En effet la préparation mentale est légitime, je peux l’affirmer aujourd’hui car j’ai rencontré de nombreux problèmes en compétition : j’étais trop focalisé sur mes ressentis alors qu’ils étaient guidés par une image négative de moi-même, et lorsque je prend conscience que je peux faire les choses bien parce que j’ai confiance en moi et mes capacités alors mes ressentis sont influencés, et je dégage une image positive d’une personne sûre d’elle. Le mental a aussi une grande part à jouer à l’entrainement, lorsque l’on a envie de lâcher parce que c’est dur, parce qu’il fait froid et qu’on serait mieux à la maison.. c’est dans ces moments là que revient la fameuse phrase « c’est dans la tête » parce que c’est le mental qui va faire tenir le corps et qui va nous permettre d’aller au bout de l’effort. Ainsi mon esprit guide mon corps et non l’inverse ce qui me permet d’être plus performante.

Interview de Clémence Reboisson - 05/07/2018 - Blog Fritznel Guerrier - Sophrologue & Préparateur mental- Copyright




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Parce que je suis persuadé qu'en tant que sportif, vous êtes sujet au stress, aux émotions négatives et à la pression du résultat, je vous propose un accompagnement personnalisé pour apprendre à maitriser vos émotions, vos doutes et vos blocages.
Les outils que j’utilise sont ceux de la sophrologie et de la PNL et de la préparation mentale. Au même titre que votre physique, apprenez également à muscler votre mental, vous en sortirez d'autant plus fort !

     

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